Interdiction des puffs : la France serre la vis sur la vape jetable

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4/14/20252 min read

Interdiction des puffs : la France serre la vis sur la vape jetable

Depuis le 1er mars 2025, les cigarettes électroniques jetables sont interdites à la vente en France. Une décision qui divise consommateurs, professionnels de la vape et experts de la santé.

Objectif : protection des jeunes

Adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale en fin d’année dernière, l’interdiction des puffs entre désormais en vigueur. Ces petites cigarettes électroniques jetables, au look coloré et aux goûts souvent sucrés (barbe à papa, fraise pastèque, ice mango…), étaient devenues en quelques mois l’objet phare des collégiens et lycéens.

Pour le gouvernement, la priorité est claire : empêcher une nouvelle génération de tomber dans la dépendance à la nicotine. Selon une étude menée en 2023, près d’1 adolescent sur 10 de 13 à 16 ans avait déjà expérimenté la puff. Des chiffres jugés alarmants par les autorités de santé publique.

“La puff est une passerelle vers la dépendance, pas un outil de sevrage. Son marketing vise clairement les plus jeunes”, avait déclaré Gabriel Attal, alors Premier ministre, lors des débats parlementaires.

Un marché en tension

L'interdiction bouleverse un marché qui, malgré son aspect “jetable”, représentait plusieurs dizaines de millions d'euros de chiffre d’affaires en France. Nombreux sont les buralistes, boutiques de vape et même enseignes de grande distribution à s’être lancés dans la vente de puffs au cours des deux dernières années.

Pour les professionnels du secteur, la décision est parfois amère.

“Ce n’est pas la vape qui est le problème, c’est l’encadrement. Plutôt que d’interdire, on aurait pu réglementer plus sévèrement”, explique Julien D., gérant d’une boutique spécialisée à Toulouse.

Certains craignent aussi l’arrivée d’un marché parallèle non contrôlé, alimenté par des importations illégales depuis la Chine ou le Royaume-Uni, où les puffs restent légales dans certaines conditions.

Un débat plus large sur la vape

Cette interdiction relance aussi un débat plus global sur la place de la vape en France. Outil de sevrage pour certains, menace pour les jeunes pour d’autres, la cigarette électronique continue de diviser.

Dans son rapport annuel publié en février, l’Académie nationale de médecine rappelle que la vape peut représenter une alternative au tabac, mais que l'encadrement des produits (notamment les arômes et la publicité) reste insuffisant.

En parallèle, des voix s’élèvent pour demander une taxation des e-liquides, une limitation des arômes “plaisir” et une politique plus cohérente de santé publique autour du vapotage.

En résumé

L'interdiction des puffs marque un tournant dans la politique française de régulation du vapotage. Si elle est saluée par de nombreux acteurs de santé, elle suscite aussi des interrogations chez les professionnels du secteur et certains vapoteurs adultes. Cependant, notons que le flou présent dans les dosages de nicotines, souvent exprimés en pourcentage, ainsi que les saveurs nettement trop sucrées n'ont pas aidés la cause.

La suite ? Un durcissement probable de la législation dans les mois à venir, et une attention grandissante autour de la communication, de l'encadrement et de la perception publique de la vape.